Saviez-vous que l’industrie du textile est la 2e la plus polluante après celle du pétrole ? En effet, la production nécessite beaucoup d’eau et de produits chimiques, à la fois nocifs pour nos organismes et notre environnement. La fast-fashion, appelée aussi « mode jetable » qui renvoie à des vêtements de mauvaise qualité, contribue grandement à cette pollution, tout en alimentant les mauvaises pratiques sociaux-environnementales dans les pays de production à bas coûts. De manière générale, si l’on veut s’habiller de façon plus durable, il s’agira de consommer moins (voire autrement) mais mieux.
Définir ses besoins en terme de quantité et de catégories
Définir ce dont on a vraiment besoin en terme de quantité, de style de vêtements et de catégories, c’est faire des économies, s’habiller plus rapidement le matin sans avoir l’embarras d’un trop grand choix, passer moins de temps à laver sa garde-robe et à la plier, la ranger… mais c’est aussi ne pas gaspiller des ressources environnementales et consommer de façon plus écoresponsable. Repérez le style de vêtements que vous aimez porter ou dont vous avez besoin, et consommez avec sens et mesure : votre portefeuille et la planète vous remercieront !
Méfiez-vous des soldes et « bonnes affaires »
Pour vous constituer une garde-robe écoresponsable, ne vous laissez pas happer par l’attraction de la bonne affaire : si vous n’aviez pas besoin de ce vêtement (de cette paire de chaussure, de ce sac, etc.) ou que vous ne l’auriez pas acheté au prix initial, c’est que cette « bonne affaire » n’en est pas une !
Soldes riment souvent avec gaspillage d’argent, de ressources, de temps, d’énergie et entrainent un potentiel encombrement ! La méthode BISOU peut alors être un bon critère de discernement en cas d’hésitation : B (en ai-je besoin), I (immédiatement ?), S (ai-je déjà un objet similaire ?), O (où a-t-il été produit ? dans quelles conditions?), U (est-il utile, pratique ?).
Privilégier le seconde main
Selon l’Institut Français de la Mode (IFM), le marché de la seconde main en France représente environ 1 milliard d’euros : autant dire qu’il explose ! Plus de 30 % des Français déclarent avoir déjà acheté un vêtement d’occasion via les multiples plateformes existantes (Videdressing.com, Vinted, VestiaireCollective…) ou en friperie (type Ding Fring, réseau alsacien). La seconde main gagne également du terrain chez les grandes marques, qui proposent de plus en plus une catégorie « Occasion» sur leurs sites internet. De quoi faire baisser la moyenne des 9 kgs de vêtements neufs achetés par an et par Français…
Vous pouvez aussi trier régulièrement votre garde-robe et remettre sur le marché de la seconde main les articles que vous ne portez plus : vous allongerez ainsi la durée de vie de ces objets et allègerez son impact environnemental. Le tri peut être envisagé 1 à 2 fois pr an minimum, au moment de l’été par exemple (voir l’article Désencombrement estival).
Préférer la qualité à la quantité
Règle d’or pour une garde-robe écoresponsable et « écolo-nomique » : acheter moins mais mieux. C’est indubitablement l’une des meilleures astuces pour s’habiller en mode durable.
En effet, la mode jetable, à moindre coût, est systématiquement délocalisée (très loin, notamment dans les pays d’Asie) et conduit à un impact humain socio-environnemental catastrophique. Souvenez-vous du scandale de l’effondrement du Rana Plaza en 2013, au Bangladesh…
Les pièces intemporelles et vêtements basiques de notre garde-robe sont utilisés fréquemment et sur une longue durée et gagnent d’autant plus à être de qualité, afin de ne pas se déformer et de ne pas véhiculer des substances toxiques nocives pour notre santé.
Choisir des vêtements en lin ou en coton biologique
Qui dit dressing écoresponsable dit aussi matière écoresponsable . La n°1 ? le lin, qui a plein d’atouts ! Sa culture, française notamment, nécessite peu d’eau pour un rendement assez conséquent. Le lin une fois tissé devient une matière naturelle agréable et fluide, le vêtement est alors très confortable à porter car léger et respirant.
D’autres part, les textiles biologiques, comme par exemple le coton, peuvent également être privilégiés, en raison de leur impact écologique réduit . Le coton bio est ainsi moins gourmand en eau que le coton traditionnel : environ 50% d’eau en moins et même jusqu’à 91% en moins, selon les résultats d’une étude de l’ACV (Analyse de cycle de vie), une étude qui répond à des normes internationales et permettant d’évaluer l’impact environnemental d’un produit, depuis l’extraction des matières premières nécessaires à son élaboration jusqu’aux filières de fin de vie.
Cependant, il ne faut pas confondre coton bio avec matière non traitée ! On ne sait d’ailleurs pas toujours où et dans quelles conditions il a été traité. On est seulement assuré qu’aucune utilisation de pesticides toxiques n’a été faite…
Préférer les marques écoresponsables
Renseignez-vous sur les engagements environnementaux et éthiques de vos marques habituelles. Leurs politiques sociales et écologiques sont disponibles sur leur site internet en général ou via le service consommateur. Des applications comme Clear Fashion évaluent les engagements d’une centaine de marques, selon 4 critères : Humains, Santé, Environnement et Animaux. On peut ainsi obtenir une évaluation précise de chaque vêtement référencé, grâce à une photo de l’étiquette où se trouve la composition. Il est alors possible de consommer mieux en vue d’une mode durable et de façon éclairée sur les pratiques des marques.
Privilégier le Made in France et les circuits courts
En moyenne, lors de son parcours des matières premières à notre penderie, un jean parcourt environ 65000 kms ! Conscients de l’impact environnemental que cela représente, certains professionnels du jean ont commencé à opter pour des matières et des traitements plus respectueux de l’environnement, mais également de la santé humaine (interdiction de la technique du sablage pour délaver les jeans). Certaines entreprises ont décidé d’aller encore plus loin, c’est le cas de la marque 1083, qui en 2016 s’est installée dans l’Isère, à Romans, et a innové dans un processus de délavage du jean à zéro impact sur la planète. 1083 produit ainsi des jeans pour femmes et hommes, 100% made in France et au moyen de procédés de fabrication vertueux. D’autres marques, notamment de lingerie, comme leslipfrançais, Rejeanne ou encore l’entreprise alsacienne Lily Basic et d’autres ont également décidé de réduire l’empreinte carbone et la pollution dues aux transports, en localisant en France. Sur le site marques-de-France.fr, vous trouverez les marques made in France qui participent à la localisation des emplois et offrent un engagement sur la qualité du produit et sur le respect des conditions sociales des salariés.
Repérer les labels écologiques
Gages de garantie à différents niveaux, notamment sociaux-environnementaux, les labels écologiques vestimentaires permettent d’y voir clair en un seul coup d’œil ! Parmi eux : BIOPARTENAIRE, GOTS (Global Organic Textile Standard), OEKO-TEX, et NATURLEDER qui assure l’origine et la qualité du traitement du cuir écologique.
Prendre en compte l’entretien des vêtements
La garde-robe écoresponsable, c’est aussi prendre soin de ses vêtements. Prenez l’habitude de regarder systématiquement les conseils d’entretien d’un vêtement avant achat ; et de manière générale, privilégiez ceux qui se lavent en machine ou à la main, car le nettoyage à sec au pressing nécessite l’utilisation de solvants toxiques pour votre santé et pour l’environnement. Au besoin, renseignez-vous pour repérer s’il existe un pressing écologique à proximité de chez vous.
Découvrir des matières alternatives
L’intérêt croissant pour les matériaux naturels, mais aussi vegan, ont permis l’émergence de nouveaux matériaux de fabrication textile, à partir de fibres végétales : Pinatex (fibres extraites de feuilles d’ananas), pommes, raisins, fibres d’orange…les fibres de fruits ramènent leur fraise dans les nouveaux processus de fabrication ! À découvrir notamment, la marque Minuit sur Terre, qui propose des chaussures et sacs à main en fibres de pommes, raisins, bouteilles recyclées ; le tout principalement made in Portugal. C’est pas super, ça ?
Garder ses vêtements le plus longtemps possible
L’impact écologique d’un vêtement ne se mesure pas seulement à son coût de production ou à son empreinte carbone par-rapport au transport, mais également à sa fréquence et à sa durée d’utilisation. Achetez des vêtements que vous aimez vraiment, et…portez-les ! Usez-les et ne cédez pas au chant des sirènes de la surconsommation…
Revendre ou troquer pour offrir une seconde vie aux vêtements
Si vous vous lassez rapidement de vos vêtements, revendez-les ou encore échangez-les lors de « troc partys » avec des amis ou des inconnus lorsque cela est organisé en région. Vous pouvez également « cacher » une partie de votre garde-robe et la ressortir lorsque vous serez lassé(e) des vêtements que vous portez régulièrement.
Recycler
Enfin, lorsque vous souhaitez vous séparer de vêtements et chaussures, portez-les à une association caritative ou dans une friperie s’ils sont encore en bon état. Sinon, vous pouvez les déposer dans une benne à vêtements où ils seront revendus à des organismes de récupération ou de destruction des tissus.